Chapitre 1:
Que reste-t-il de France II ?
Une épave, située sur les côtes de Nouvelle-Calédonie; quelques ouvrages le mentionnant; des cartes postales; des documents et témoignages d’époque...
Une mémoire disséminée aux quatre vents et qui a nécessité plus de dix ans de recherches minutieuses et acharnées afin de réunir documents et informations de toutes sortes pouvant reconstituer son histoire.
En France, peu de documents portant sur l’existence de ce navire ont été conservés par les institutions maritimes et on peut dire que France II a été véritablement oublié par son pays.
« Contrairement à ce qui se passe à l’étranger, nul ne prend soin chez nous des journaux de bord des navires qui ont terminé leur carrière. Peu d’armateurs en ont conservé et l’Administration de la Marine Marchande au Ministère de la Marine Marchande n’a pas d’archives à son office central créé en 1913. Le service historique ne possède rien non plus et ignore tout de nos derniers grands voiliers en dehors de leur fin pour ceux qui ont disparu par fait de guerre »
Aussi a-t-il fallu jouer les globe-trotters.
Et c’est en Nouvelle-Calédonie, aux États-Unis, au Royaume Uni, en Australie... partout où France II a porté ses voiles et au-delà, que nous avons dû pousser nos recherches.
C’est grâce à un véritable travail d’investigation et à l’intérêt qu’on manifesté des correspondants aux quatre coins du monde, particulièrement en Nouvelle-Calédonie, destination privilégiée et ultime de France II, qu’ont pu être réunis les documents témoignant de l’histoire de ce navire.
Aujourd’hui, plans du navire, contrats de construction, d’affrètement et d’exploitation, écrits et témoignages d’époque de capitaines et marins ayant navigué sur France II ou bien l’ayant connu; photographies, cartes postales, timbres, retrouvés au hasard des bouquinistes ou des collectionneurs; et même un document filmé de trente secondes, seul et unique connu sur France II, forment un matériau de base riche d’une mémoire qui peut être reconstituée.
Nous souhaitons éditer prochainement un ouvrage sur ce grand navire, mais en attendant, c’est par les grandes lignes que nous allons essayer de vous le faire découvrir.
Parce que faire renaître France II
c’est tout d’abord le faire sortir de
l’oubli.
la fin du XIXème siècle, la France connaît un regain d’intérêt pour la navigation commerciale à la voile : c’est le début de l’Age d’Or des Grands Voiliers.
